Chronique 19 : concret et/ou abstrait
Un arbre est visible concrètement. Quand on parle d’un arbre à quelqu’un, cette personne a eu, a ou aura l’occasion de voir concrètement un arbre pour s’en faire une représentation mentale… SA référence mentale de l’arbre, SA connaissance de l’arbre, selon son âge, son métier, son pays et les circonstances de la vie ! … avec des possibles mises à jour régulières 😉
EXEMPLE de référence mentale d’un arbre – un élément concret
Alors qu’on est assis-e au salon, cela peut être, dans notre tête : le souvenir d’une photo, d’un film ou comme si on y était maintenant vers un arbre, un schéma mental ou un film inventé de la croissance accélérée d’un arbre depuis sa graine jusqu’à sa taille d’une dizaine de mètres, le mot arbre écrit en couleur sur un écran mental, les lettres du mot arbre que l’on entend dire, la sensation du toucher de l’écorce ou du mouvement des branches, le bruit du vent dans les feuilles, etc.
En tous les cas, c’est notre façon de penser à un arbre… notre liberté d’y penser !
Et pour tout ce qui n’est pas visible concrètement, on fait comment puisqu’on ne peut rien voir « à d’vrai » ?
EXEMPLE de référence mentale d’un concept abstrait : la politesse
Heu…
On ne s’en fait pas de représentation mentale… hum…
On n’y pense pas… hum hum…
Et si on « chroniquait » ?
Si nous voyons concrètement notre monde quotidien, famille, collègues, animaux, maison, meubles, nourriture, outils, etc., nous sommes entourés de concepts abstraits invisibles, tout au long de notre vie : les devoirs, la réussite, la motivation, l’ordre, la concentration, le courage, la politesse, la bêtise, la tolérance, l’autonomie, la confiance, l’originalité, la compassion, le temps, la loi, les valeurs, la méchanceté, la douceur, la joie et bien d’autres !
Nous ne les voyons pas et nous y faisons continuellement référence… en prononçant des mots qui peuvent atterrir dans des oreilles non informées … une vraie mine de confusion potentielle !
Chacun-e d’entre nous a vraisemblablement SA représentation mentale de la motivation, de la politesse, de la tolérance, etc. et c’est bien à SA représentation qu’il/elle se réfère quand il/elle en parle… et oui, voilà pourquoi on se prend la tête parfois… notre référence mentale est différente de celle de l’autre… mais on ne la voit pas !
EXEMPLE
Mon enfant a des problèmes de motivation et de concentration… étant souvent la traduction de … il n’a pas envie et ne comprend pas ce qu’il lit… et moi j’ai des problèmes car je ne sais pas comment faire…
Comment ou quoi faire pour acquérir les connaissances abstraites utiles et nécessaires dès le plus jeune âge ?
En donnant des descriptions et/ou en répondant aux questions POUR faciliter la création d’une représentation mentale, une sorte de petite pièce de théâtre mentale qui met en scène des gens, des décors, des paroles, des sensations, des odeurs, des goûts, des couleurs, des textures, etc. et parfois ses propres expériences. Une création mentale sur mesure, unique et personnelle qui mériterait bien un César voire un Oscar 🙂 POUR compléter la liberté de penser avec la responsabilité de penser et ainsi apprendre à penser ! Et tout ceci entrecoupé de petites pauses silencieuses pour que l’enfant ou la personne puisse penser à sa vitesse, créer et fignoler ses scénarios mentaux, tranquillement en sécurité !
EXEMPLES
Quand nous lisons des livres avec des tout petits, nous décrivons les animaux, les objets et toutes sortes d’éléments concrets, maintes et maintes fois en répétant les mêmes mots 🙂 . Et si nous faisions des petites pauses POUR respecter leur rythme et leur permettre de penser ? En plus, nous pouvons ajouter des éléments non visibles car il est toujours possible de compter quelque chose sur les images, de faire semblant d’ouvrir un cadeau, de goûter un gâteau, de sentir une fleur, etc. Idéalement se taire à nouveau quelques instants pour leur offrir un moment « d’activité psychique », pour les emmener dans leur imagination voire dans l’abstraction en tous les cas dans leurs pensées… un début de pièce de théâtre mentale… sera un début d’entraînement cérébral et un pas vers l’abstrait !
Quand nous prenons du temps pour expliquer, montrer, dessiner, visiter, cuisiner, réparer, etc. et ainsi apprendre de nouveaux mots à quelqu’un POUR passer d’un objet à des schémas puis à des symboles, nous pouvons toujours nous taire quelques instants POUR favoriser ce temps d’évocation mentale puis nous intéresser à la représentation mentale de la personne et lui demandant de nous la communiquer !
Quand nous prenons du temps pour apprendre de nouveaux mots à quelqu’un en étant soi-même un exemple et un témoignage de motivation, de tolérance, de confiance, etc. dans le quotidien 😉 , nous pouvons ensemble évoquer POUR favoriser et s’intéresser à la représentation mentale de la personne à propos de ces concepts invisibles et abstraits mais bien présents… et bien sûr communiquer la nôtre !
Quand un concept abstrait apparaît, c’est un vrai investissement que de prendre soin de lui donner sa représentation mentale « sa pièce de théâtre mentale » 🙂 Faisons des pauses évocatives !
EXEMPLE
Et si on disait que la grammaire c’est le mode d’emploi pour la construction des phrases ?… comme pour un lego où on a besoin des explications à suivre pour chaque partie et une description des pièces avec un schéma pour savoir comment elles vont s’emboîter les unes aux autres ?
La capacité d’abstraction cela s’apprend comme tout !
Pour comprendre et réfléchir, nous avons besoin d’évoquer mais aussi de manipuler dans notre pensée les concepts dans des raisonnements, de faire des liens entre des informations pour arriver à des déductions voire à des décisions qui pourront être exprimées et mises en oeuvre.
D’abord je pense et après je fais, d’abord je mets en scène dans ma tête et après je…
Encore un moyen de rester dans le moment présent et même d’éviter la tendance à l’impulsivité non bénéfique !
Bonne représentation 🙂
Il était un nouveau concept
Il était un nouveau concept
Qui n’avait ja-ja-jamais existé
Qui n’avait ja-ja-jamais été pensé
Ohé! Ohé! Matelot,
Matelot navigue sur les mots
Ohé! Ohé! Matelot,
Matelot navigue avec les mots