Chronique 3 : le code familial
Est-ce qu’on peut changer encore quelque chose d’autre quand … les enfants n’obéissent toujours pas ?
Ou autrement dit, quand… le ton y est (chronique 1), le contenu y est (chronique 2) … et que cela ne fonctionne toujours pas !
Est-ce que vous vous rendez compte que cela vous arrive aussi ?
Pour rencontrer cette situation quotidiennement dans le cadre de mon travail et pour avoir expérimenté et proposé une solution maintes fois à des parents désespérés, j’ai envie de la partager avec vous.
Il reste la possibilité de mettre en place le code familial… et oui comme le code de la route…
Une source précise et concrète de règles et de signaux appris par tout-e futur-e conducteur/conductrice. Cela permet à chacun-e de conduire son véhicule en toute sécurité sur les routes mises à disposition d’un endroit à un autre. Ce code contient également l’annonce des conséquences de son non-respect à savoir, amende, retrait de permis, accident, etc. … Nous sommes prévenus de ce que nous devons faire et ne pouvons pas faire !
Le code familial permet aux membres de la famille de se conduire en toute connaissance de cause des normes (règles et signaux de références communs) dans l’espace familial aux différents moments de la journée selon l’âge et les circonstances…avec liberté, créativité et humour ?
La différence entre les deux c’est que le code familial a besoin d’être créé sur mesure avec des paramètres variables et de faire l’objet de mises à jour régulières au fur et à mesure de l’évolution de chacun-e… vous y compris ! … version 2.0 = version (1.0 adaptée au flux de la vie donc avec un paramètre temps très très variable)… 🙂
La version 1.0, quand vous êtes de jeunes parents, qui découvrez après la naissance de votre premier enfant, lors du retour à la maison, le quotidien à trois (ou à plus s’il y a des naissances multiples) avec son lot de répétitions sur 24 h : manger, changer, promenade et dodo et tout ceci avec une avalanche de câlins, est en général une découverte avec ses illuminations et trouvailles… comme une carte de restaurant où on se réjouissait d’aller, avec un menu à choix, avec des plats nouveaux dont on ne connaît pas encore le goût…et on découvre en expérimentant…
Après 6 semaines officiellement, le nourrisson devient un bébé. Il commence de réagir et d’agir… mais comme la grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite (voir M. Olivier Clerc)… la famille tout doucement se plie plus ou moins souplement aux modifications qui se mettent en place.
L’enfant ébauche des sourires, vous suit des yeux, tourne la tête vers un bruit ou une voix, manifeste quand il a faim ou mal et entend le bruit du hochet que vous secouez. Les effets ont des causes et les causes ont des effets… sur lui et sur vous 😉
Puis arrive le moment où il prend le hochet et sait que s’il le secoue, il y aura du bruit. Vous serez naturellement émerveillé-e-s.
Je fais quelque chose et quelque chose d’autre se passe. J’arrive à obtenir l’effet que je veux même sans parler.
Puis vous vivrez le moment où il « crisera » pour obtenir quelque chose… puisque les effets ont des causes et les causes ont des effets …
EXEMPLE : Vous êtes à la place de jeux et il ne veut pas partir… et il y a du public… quelle version adopter ?
Puis arrivera encore un autre moment, où vous direz « non » et où il ne sera pas d’accord et la probabilité de la crise va augmenter.
EXEMPLE : Vous êtes dans un magasin et il veut absolument un jouet ou une sucrerie… le fameux caprice… quelle version adopter ?
Plus ou moins consciemment, vous allez expliquer, crier, et/ou faire du chantage avec une « carotte »pour obtenir ce que vous voulez rapidement pour éviter une crise et vous aurez ainsi passé à la version 2.0 presque sans vous en rendre compte.
EXEMPLE : D’abord on lave tes dents puis après tu pourras regarder la télévision… version 2.0 qui marche encore à l’âge adulte non ?
Puis vous aurez besoin d’annoncer les conséquences, en général une privation de privilège : le code familial en version 3.0 afin que l’enfant puisse prendre la bonne décision en toute connaissance de cause !
Selon votre décision de parents… et oui vous vous serez mis d’accord AVANT… vous communiquerez… avec le ton et le contenu adapté… à votre enfant le code familial en lien avec son âge et la situation POUR obtenir un effet… et oui vous êtes prévenu-e-s des conséquences si vous ne vous arrêtez pas à un feu rouge ou si vous dépassez la vitesse autorisée…
EXEMPLE : les repas qui tournent au vinaigre depuis plusieurs jours 😉
Si vous voulez que cela change, vous lui communiquez avant le repas, tranquillement dans sa chambre :
Quand nous mangeons ensemble à table, chacun parle à son tour et écoute les autres calmement en appréciant la nourriture. Donc toi tu manges et parles respectueusement sinon tu perdras le privilège de manger avec nous, tu iras dans ta chambre et tu mangeras seul-e après. Est-ce que tu as bien compris ?
Et afin d’éviter la répétition d’une crise et ou d’un caprice comme cités plus haut, AVANT d’aller à la place de jeux ou au magasin, vous rappelez le code… décidé par vous 🙂
Puis la version 4.0 poindra son nez dans le futur !
Est-ce qu’on peut changer encore quelque chose d’autre quand … les enfants n’obéissent toujours pas ?
On peut leur parler dès leur naissance comme à une autre personne en décrivant à haute voix ce qu’on fait et pourquoi en mettant des mots sur les causes et les effets, sur les conséquences, sur les émotions et sur les intentions, en précisant ce que on entend, voit, sent, touche, goûte et ressent, et bien entendu, on va leur raconter ce que eux font, entendent, voient, sentent, touchent, goûtent et ressentent selon ce qu’on comprend de leur code de communication… et oui le code cela s’apprend déjà au berceau… dans les deux sens …mais pas grave si on commence plus tard car le permis de conduire on peut le passer à tout âge ! 🙂
version 1.0 je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai
version 2.0 je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai
version 3.0 je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai
Cf. Francis Cabrel
Bonsoir Brigitte,
Je découvre avec plaisir tes chroniques ! 🙂
Dans cette chronique 3, juste un petit détail à la fin : je crois que c’est plutôt de Francis CABREL (dont j’étais, je suis et je serai assez fan 😉 qu’il s’agit …
En toute Amitié !
Rachel
Bonsoir Rachel
Merci beaucoup de ton oeil bienveillant. Je viens de corriger.
Belle et douce journée
Brigitte