Chronique 12 : La procrastination, une conséquence de quelque chose ?
Cet article m’a été demandé ce printemps par l’aspedah et est le point de départ de la forme de mes chroniques actuelles.
Je vous le propose maintenant afin qu’il prenne sa place en tant que chronique 🙂
Bonne lecture tout de suite ou plus tard ?… hihihi…
Et si la procrastination était un effet et pas une cause ?
Il vous est certainement arrivé de reporter au lendemain une action.
L’aviez-vous décidé consciemment et librement, comme un vrai choix bien soupesé, avec le pour et le contre ?
Par exemple, je décide de nettoyer les fenêtres demain à 13 h car ce sera le bon moment. Une sorte de rendez-vous bien programmé dans l’agenda !
L’aviez-vous reporté, toujours consciemment et librement, comme une vraie adaptation aux circonstances ?
Par exemple, je décide de nettoyer les fenêtres demain car il pleut maintenant malgré le fait que j’avais programmé cette tâche aujourd’hui. Une sorte de capacité d’adaptation aux événements extérieurs ! Un début de lâcher prise !
Non, toujours pas ?
Ah ! vous l’aviez reporté au lendemain parce que vous n’aviez pas envie de le faire alors que vous aviez le temps et que le soleil brillait !
Je vous comprends car nettoyer les fenêtres fait vraisemblablement partie des tâches répétitives avec une satisfaction éphémère qui procure peu de plaisir quand on le fait.
Le problème c’est que si vous remettez systématique au lendemain cette action, non seulement vos fenêtres seront sales mais vous serez un procrastinateur ou une procrastinatrice.
Vous pouvez, selon l’âge et le moment de la journée, remplacer nettoyer les fenêtres par : faire ses devoirs, apprendre son vocabulaire d’allemand, préparer son exposé de littérature sur Stendhal, remplir la feuille d’impôts, téléphoner pour demander des renseignements, remplacer l’ampoule de l’entrée, aller à la déchetterie, appeler la tante Jeanne, etc.
Qu’est-ce qui se cache sous le « j’ai pas envie » ?
Vous noterez qu’on ne dit pas « je n’ai pas envie » comme une vraie négation mais souvent « j’ai pas envie » donc on a quelque chose.
Qu’est-ce que cela pourrait être ?
Une peur plus ou moins grande de ne pas y arriver ? Une croyance de ne pas savoir comment faire, ou que cela va prendre beaucoup ou trop de temps ou que la réussite sera bien loin de nos attentes ? Une motivation insuffisante ou inadaptée ?
Et oui, parfois les « fenêtres », on ne les fait pas mais elles prennent beaucoup de place dans notre tête et dans nos relations car à force de repousser cette tâche, on s’en veut. L’estime de soi baisse et nos proches le remarquent. Le quotidien peut s’alourdir. On devient fatigué et fatiguant par ce qu’on n’a pas encore fait !
Quelle prophylaxie est-il possible de mettre en place pour éviter l’apparition, la propagation ou l’aggravation des symptômes de la procrastination ? Comment éviter que cette tendance de report ne devienne un blocage sur la tâche elle-même !
Accepter qu’il soit normal de ne pas savoir ou de ne pas savoir faire quelque chose d’inconnu ou de nouveau ?
Se donner les moyens d’apprendre et d’exécuter les tâches en tenant compte de ses propres forces et faiblesses – apprendre à apprendre ou à faire ?
Apprendre à gérer la notion de temps ?
Apprendre à s’autoévaluer honnêtement en nommant les faits, la vérité comme elle est, avec un ton assertif ?
Aller chercher son intention intérieure invisible, son vrai moteur intrinsèque pour mettre du sens sur l’action mais un sens intérieur invisible, NOTRE décision ?
Et si la procrastination était simplement le fait de ne pas savoir décider ou accepter ?
Je vous propose pour résumer quelques questions comme catalyseur à titre de prophylaxie
Pourquoi je le fais ?
Que puis-je changer ?
Est-ce que je sais déjà le faire ?
Combien de minutes cela va-t-il me prendre ?
Comment j’aimerais me sentir après ?
Un seul « je n’sais pas » comme réponse et le « j’ai pas envie » s’installe 😊
Bien entendu, il est toujours possible de faire appel, consciemment et librement, à une entreprise de nettoyage très professionnelle… pour les fenêtres !
Belle et douce journée d’aujourd’hui, tout de suite maintenant 😉
Laissons nous vivre le présent d’abord
Laissons nous vivre un instant plus fort
Laissons nous suivre nos envies d’encore
Laissons nous vivre aujourd’hui d’abord
Florent Pagny
Il n’y a plus d’après
À Saint-Germain-des-Prés,
Plus d’après-demain, plus d’après-midi,
Il n’y a qu’aujourd’hui.
Guy Béart
